Abitibi 360 est une réalisation de Serge Bordeleau - Nagadam films
Épisode 2
Vendre la peau de l'ours
« Moi, c'est Pascal Laliberté. »
« Je vis du bois. Je vis de la nature. »
« Je suis libre. »
Pascal Laliberté est trappeur de troisième génération.
« C’est mon grand-père qui m’a appris le métier. »
« À l’époque, une peau de lynx valait entre 800 $ et 1000 $. »
« C’était l’âge d’or de la fourrure. »
« C’était LE matériau chaud par excellence. »
« Un manteau de fourrure peut durer 100 ans. »
« Aujourd’hui nos manteaux à base de pétrole, on les jette au bout de 4-5 ans. »
« En 2020, une peau de lynx vaut entre 60 $ et 100 $. »
Gang de sales!
Arriérés!
Meurtriers!
« Souvent, le monde chiale sur des affaires sans être informés. »
« Oui, on prend la vie d’un être vivant. »
« On capture et on tue des animaux. »
« Mais on n’utilise plus les gros pièges en fer avec les grosses dents, avec du sang partout comme dans l’ancien temps. »
« Aujourd’hui on doit limiter la souffrance de l’animal. C’est la loi. »
« Si tu veux savoir où mettre ton piège, que ça soit efficace et que ça se passe bien, il faut que tu connaisses les habitudes des animaux. »
« C'est un côté de la trappe que j'aime beaucoup. »
Le castor
« Le castor, on le sait, c’est un animal très travaillant. »
« C’est fou! »
« Des fois on va défaire un barrage avec une pelle mécanique et le lendemain, le barrage est presque tout rebâti. »
« Ç'en est épeurant. »
« C’est facile pour lui de bloquer des ponceaux. C’est un problème fréquent. On nous appelle pour aller les capturer. »
L'ours
« L’ours, lui, c’est un gros gourmand. »
« Il dort l’hiver et il épuise ses réserves de graisse. »
« Ça lui prend un certain temps quand il s’est réveillé. »
« Moi, j’observe ça. »
« Une fois que leur intestin est débloqué, ils ont faim. C’est à ce moment là qu’ils s’approchent des villages, des cours d’école… »
La martre
« On travaille beaucoup avec les biologistes. On est vraiment rendus leurs yeux dans le bois. »
« Par exemple, j’ai vu une grosse augmentation de pékans ces dernières années. Avant, on trappait un pékan pour 10 martres. Aujourd’hui, c’est l’inverse. »
« La martre aime les vieilles forêts, mais les compagnies forestières les ont presque toutes coupées. Le pékan, lui, s’adapte plus facilement ».
« Mais il faut faire des concessions des deux côtés. »
« Moi, dans le meilleur des mondes, ils ne couperaient pas un arbre. »
« Je continue à me battre, parce qu’ils veulent encore faire des coupes forestières sur mes territoires. »
« Beaucoup de trappeurs travaillent pour la conservation. »
« Dans la nature, il n'y a aucun animal qui est nuisible envers l'autre. »
« C’est nous autres qui a mis du sable dans l’engrenage. On n’a pas le choix de capturer un certain nombre d’individus pour que ça se rebalance. On aide à maintenir un équilibre. »
« Des fois on est chanceux, des fois on l'es pas. C'est de la patience. »